Galerie Artismagna, 56 bd de la Tour Maubourg. Vernissage le 23 mai dès 18h. Drink le 28 juin. Exposition jusqu’ au 8 juin.
En 2021, mes poumons sont sévèrement attaqués. Une fois rétabli, je sais intuitivement que cet air que l’on respire et qui nous rend vivants doit trouver sa place dans ma démarche artistique.
Notre époque est singulière, la planète surchauffe, l’atmosphère se dégrade. Ma nouvelle exposition Air Panorama se veut un hymne à la vie et à la beauté de notre monde fragile, une invitation à préserver une « vie respirable », reliée et partagée. En associant ces deux mots Air et Panorama, j’ai le désir de donner la part belle aux sensations et de propose l’expérience d’un ailleurs proche, lointain et parfois imaginaire, inspirant, respirant et poétique. Dans mon exposition, ll s’agit de peinture mais c’est bien l’air qui joue le rôle principal. Parfois, il est seul en scène et prend la forme d’un nuage ou d’un ciel coloré. Je prends soin de ne pas enfermer mes paysages dans mes couleurs et choisis de leur donner de l’espace vital en les enveloppant dans un « cerne oxygéné », un peu à la manière des fresques de Pompeï.
Air Panorama, ou Panorama de l’Air c’est la vie soufflée, un monde vivant et partagé qui respire.
Bertrand de Miollis
La danse des éléments, 97 cm x 130 cm
Regard sur l’exposition AIR PANORAMA par Claire Vignes-Dumas, historienne de l’art, 2024
La peinture de Bertrand de Miollis est embrasement crépusculaire, incandescence. C’est un appel à célébrer la beauté du monde, dans un sentiment d’urgence. Chez lui la nature est intériorisée, dans la conscience de son immense richesse et de sa fragilité. Il est le peintre de la transformation. Derrière la réalité immobile, c’est la profondeur mouvante des éléments qui est révélée. Alternant peinture en pâte et glacis, il suggère le mouvement, striant subtilement sa toile à la façon de la gravure. Transcendant les études sur le motif, c’est maintenant la contemplation de la trace laissée par l’émotion, qui nourrit sa peinture. Celle-ci est réminiscence, passage vers le devenir des choses. Pour cela, il sculpte la lumière, principe de composition de ces paysages intérieurs, suggérant la présence. S’inscrivant dans la suite de ses grands prédécesseurs, Nabis, Symbolistes, Fauves, c’est un puissant coloristes : sa palette où les roses et les mauves jouent avec les bleus puissants et les verts, ouvre chaque paysage à la vastitude du monde, donnant à sentir au « regardeur » la respiration des éléments et dilatant l’âme. Se laissant guider par son intuition et un savoir-faire éprouvé, c’est maintenant le tableau qui commande, le menant là où il ne savait pas aller, obéissant à sa liberté intérieure. Ainsi ont pris vie ses paysages de lumière où les arbres respirent en harmonie avec le cosmos ; les nuages y ont tantôt la subtilité des souffles angéliques ou l’élan du char d’Apollon, tantôt la lourdeur des montagnes ou celle de la chair des monstres marins.
Il émane de cette peinture une joie de la couleur, plaisir gourmand des sens et de l’esprit, ainsi qu’un sentiment puissant d’hommage à la beauté du vivant, reflet immanent du divin.
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